Interview de Pauline Roux, Administratrice de France Invest et Co-présidente de la commission Venture & Growth

« Le capital-innovation, qui finance des start-up et de jeunes entreprises à forte composante d’innovation, affiche aussi une amélioration nette de ses performances sur les différents horizons de temps analysés, avec une performance de 13,6 % sur les 3 dernières années. »

Pauline Roux, Co-présidente de la commission Venture & Growth, Partner chez Elaia.

🔸 Bonjour Pauline, vous co-présidez la commission Venture & Growth chez France Invest. Pouvez-vous expliquer les missions et les ambitions de cette commission ?

La vocation de la commission est d’animer un écosystème élargi et diversifié du capital-investissement, allant du capital-risque (venture) au capital-croissance (growth) pour assurer le financement de l’innovation. Dans une logique collaborative, le regroupement de tous ces acteurs permet de formaliser les besoins des gérants de fonds de venture et de growth en matière de financement, de fiscalité et de réglementation, d’encourager les investisseurs institutionnels et privés, français et internationaux, à poursuivre et à renforcer leurs engagements dans des fonds de venture et de growth. Par ailleurs, la commission a vocation à animer l’ecosystème des gérants (GPs) avec un forum d’échange de bonnes pratiques et un programme événementiel associé.

🔸 Comment se comporte le secteur du venture ? Ses performances sont-elles comparables aux autres segments du capital-investissement ?

Le 1er semestre 2021 a été historique pour la tech française avec des montants levés en très forte croissance par rapport à 2020. Les start-ups françaises ont ainsi levé près de 5 md€ au cours du seul premier semestre 2021, soit 70 % de plus qu’au premier semestre 2020 et quasiment autant que sur toute l’année 2020. Par ailleurs, le capital-innovation, qui finance des start-ups et de jeunes entreprises à forte composante d’innovation, affiche aussi une amélioration nette de ses performances sur les différents horizons de temps analysés, avec une performance de 13,6 % sur les 3 dernières années.

Nombre de ces entreprises, qui ont joué un rôle majeur pour apporter des solutions concrètes pendant la crise, ont connu une accélération de leur développement et de très belles croissances qui se reflètent bien entendu dans l’appréciation de leur valeur par le marché.

🔸 On dit souvent que la stratégie d’exit dans le venture est importante.
Comment appréhender les bons timings de sortie ?

Les stratégies de sortie pour les fonds de capital-risque sont très importantes car un capital-risqueur nouera, avec l’entrepreneur et la start-up, une relation particulière en s’attendant à un certain retour sur investissement. En revanche, il est toujours difficile d’évaluer le meilleur moment de sortie. De plus en plus fréquemment, les sociétés reçoivent des offres de rachat tôt dans leur vie, qui sont parfois tentantes pour les entrepreneurs, mais ne maximisent pas l’équation de ROI voire le potentiel global à capter par les fondateurs et les VCs. Ce qui est certain, c’est qu’une sortie se fait en accord et en harmonie avec les fondateurs, qui sont clés dans la menée des process d’exit.

🔸 Quelles compétences et connaissances requiert le capital-risque ?

Au cours des études supérieures, on ne forme pas au métier de VC qui est un espace professionnel
assez méconnu dans les grandes écoles. Les jeunes professionnels ne disposent ainsi d’aucunes connaissances, à l’exception de quelques notions.
L’écosystème du VC nécessite des compétences multiples et spécifiques ; c’est la raison pour laquelle l’expérience est clé, en faisant un secteur long à pénétrer, mais aussi passionnant ! France Invest propose des formations adaptées, dédiées au venture pour délivrer à chacun les meilleures pratiques et les bons réflexes à adopter dans son métier de VC et dynamiser sa culture de l’environnement des start-ups.