Caroline Rémus termine son mandat en tant que présidente de la Commission. Elle revient sur ce qui l’a animée durant ces six dernières années.
— Pourriez-vous nous dire ce qui vous a amenée à la présidence de la Commission de Déontologie ?
Caroline : J’ai consacré mon parcours professionnel à l’accompagnement des PME et en particulier depuis une vingtaine d’années à travers l’activité de capital-investissement, transmission et capital-développement, et notamment chez Seven2, précédemment dénommée Apax. En parallèle, investir du temps de partage au sein de France Invest m’a toujours paru une dimension indispensable d’ouverture et de formation, et aussi l’opportunité de créer denombreux liens personnels entre confères, permettant de prendre de la hauteur par rapport à une vision réduite à la compétition. Les sujets d’intérêt général et communs à une profession comme la nôtre sont extrêmement nombreux. C’est cette expérience qui m’a conduite à la présidence de la Commission de déontologie, un poste que j’ai occupé avec un intérêt très fort durant mes deux mandats successifs.
— Quels sont les avancées majeures opérées au sein de la Commission de Déontologie sous vos mandats ?
Caroline : Il y en a plusieurs que l’équipe que nous formons au sein de la Commission peut mettre en avant.
— Quels défis avez-vous rencontrés durant votre mandat et comment les avez-vous surmontés ?
Caroline : Le défi permanent de la Commission est double :
Les réflexions et débats qui animent les travaux de la Commission forgent au fil du temps ses convictions et conduisent aussi ses membres à s’interroger sur les évolutions de l’exercice du métier de private equity. Ainsi la Commission a souhaité actualiser le Code de déontologie de France Invest, afin de tenir compte des observations recueillies au fil des affaires traitées. A noter par ailleurs que la Commission travaille aussi sur la refonte du Règlement de déontologie commun à l’AFG et France Invest.
Enfin, et puisque l’on parle de défis, soulignons que la Commission cherche en permanence le bon équilibre entre transparence et confidentialité concernant les affaires qu’elle traite. L’objectif est de préserver la bonne image de la profession, en sanctionnant bien sûr les cas éventuellement graves et non tolérables, mais aussi en suscitant une prise de conscience vis-à-vis de comportements contestables, où l’on a pu s’égarer momentanément.
— Quels conseils donneriez-vous à votre successeur ?
Caroline : La déontologie n’est pas seulement une question de règles, mais aussi une question de valeurs. Quand elles sont oubliées ou maltraitées, il est utile qu’une instance soit là pour rappeler les engagements pris. Les membres de la Commission sont bénévoles et se donnent beaucoup de peine pour trouver la bonne façon d’analyser et d’expliquer, c’est un atout précieux de l’Association qu’il faut continuer à faire vivre, y compris dans son état d’esprit bienveillant. Car même si cela peut paraitre paradoxal par rapport à son titre et sa capacité à délivrer des sanctions, la Commission est fondamentalement bienveillante et respecte le principe de la présomption d’innocence. Enfin, il est essentiel de rester adaptable et ouvert aux changements, car le métier évolue rapidement et avec lui, logiquement, de nouveaux défis éthiques apparaissent.
— Un dernier mot pour conclure ?
Caroline : Je tiens à remercier tous les membres de la Commission de déontologie pour leur engagement et leur dévouement, ainsi que la présidence, la direction générale et la direction juridique de France Invest, qui portent un soin très particulier à ce que la Commission puisse travailler dans les meilleures conditions d’indépendance et d’organisation. Ce fut un honneur et un plaisir de travailler avec eux. Je suis convaincue que la Commission continuera à jouer un rôle crucial dans la promotion de l’éthique dans notre profession.