Veille juridique & fiscale n°67

22 mai 2025

Replays ⏯️

Présentation par l’AMF de l’application de la position 2020-03 au non coté

Le 16 mai, les équipes de l’AMF ont présenté aux adhérents de France Invest un état des lieux de l’application de la position 2020-03 aux fonds retail non cotés.

Cette présentation a permis (i) de rappeler le contexte dans lequel cette doctrine s’inscrit, (ii) de dresser un panorama des fonds ayant obtenu le feu vert du régulateur afin de pouvoir communiquer de façon centrale sur la prise en compte de l’ESG, (iii) d’exposer les principales exigences de l’AMF en la matière et (iv) d’évoquer les échanges en cours entre l’AMF, France Invest et des fonds candidats à l’agrément en communication centrale.

⏯️ Replay du webinaire (code secret: =8sdGJ!=) / 📋 Support de présentation

Webinaire DORA & ROI avec la participation des services de l’AMF et de PwC

Le 15 mai, les services de l’AMF ainsi que le cabinet PwC nous ont présenté un état des lieux de la conformité au règlement DORA et ont précisé les principales attentes réglementaires associées.

À cette occasion, l’AMF est également intervenu sur le ROI à transmettre avant le 23 mai, en rappelant notamment les codes d’erreur les plus fréquemment rencontrés lors des rejets de reporting, afin d’anticiper et corriger les anomalies potentielles.

 ⏯️ Replay du webinaire (code secret: pL4#K9f8) / 📋Support de présentation

Actualité nationale 🇫🇷

Lancement de la cinquième promotion du programme ETIncelles

Initié par le président de la République en novembre 2023, le programme ETIncelles s’inscrit dans le prolongement de la Stratégie Nation ETI et a pour objectif d’accompagner 500 PME de croissance d’ici 2027 afin qu’elles se développent et viennent ainsi renforcer le tissu français d’entreprises de taille intermédiaire (ETI).  

La DGE accompagne désormais un total de 252 entreprises issues de 80 départements pour passer à l’échelle supérieure et devenir des entreprises de taille intermédiaire.

📄 Liste des entreprises de la promotion

20 milliards d’euros d’investissements étrangers annoncés pour Choose France 2025

L’Élysée a annoncé 20 milliards d’euros de nouveaux investissements à l’ouverture du sommet Choose France le 19 mai, contre 15 milliards l’an passé. Parmi les principales annonces figurent Amazon (300 millions d’euros), Foxconn (250 millions) et Cisco (100 millions), ainsi que des investissements dans les transports (Daimler, Iveco), les énergies renouvelables (EnBW) et la santé (Kenvue).

L’Élysée a aussi réitéré les 17,3 milliards d’euros de projets de centres de données dévoilés lors du Sommet de l’IA en février, en précisant les premiers développements.

  • Prologis investira 6,4 milliards d’euros en entrepôts et en data centers en région parisienne.
  • Brookfield confirme un projet à 10 milliards à Cambrai.
  • Digital Realty s’engage sur 2,3 milliards pour des sites à Marseille et Dugny.

Un projet porté par le fonds émirati MGX pour un campus d’IA en Île-de-France est également attendu. L’Élysée met en avant l’avantage comparatif de la France en matière d’énergie bas-carbone pour accueillir ces infrastructures.

Revolut annonce un investissement d’un milliard d’euros sur trois ans en France, accompagné de l’ouverture de son siège pour l’Europe de l’Ouest à Paris.

London Stock Exchange implantera à Paris un nouvel administrateur d’indices de référence, renforçant le positionnement de la capitale comme place financière.

L’émirati Adia injecte 600 millions d’euros dans ECG, leader européen de l’hébergement de plein air.

Icon Infrastructure, fonds britannique, consacrera 500 millions d’euros aux infrastructures françaises.

Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a publié le 19 mai 🔗sa note flash sur les efforts d’investissement en matière de défense

Cette note explore les enjeux de financement d’un tel effort et se projette en 2030, en tenant compte des contraintes et des priorités futures des comptes publics.

Quatre leviers principaux sont identifiés pour financer le réarmement :

  • La maîtrise des dépenses publiques, nécessitant des réductions dans d’autres domaines comme les prestations sociales ou la fonction publique.
  • Une hausse des prélèvements obligatoires, qui pourrait avoir des effets négatifs sur l’activité économique.
  • Une augmentation du taux d’emploi, difficile à réaliser à court terme.
  • Un financement européen, notamment via un endettement commun, qui pose des défis politiques et juridiques mais permettrait de mutualiser l’effort.

Un seul levier ne suffira pas ; une combinaison de plusieurs instruments sera nécessaire. Le choix de l’équilibre entre ces leviers devra faire l’objet d’un débat démocratique.

Rapport de l’Assemblée nationale sur la rémunération de l’épargne des classes moyennes : 🔗synthèses de constats et recommandations

Le rapport met en exergue le fait que l’épargne des classes moyennes et populaires en France est mal rémunérée, mal orientée, et peut/doit être utilisée pour « générer des rendements réels positifs sur le long terme ». Une critique récurrente dans le rapport porte sur « la faible démocratisation des placements performants », notamment les actifs à long terme et le PE.

➡️ Démocratiser l’accès au Private Equity pour favoriser l’investissement long terme

🔹En bref :

  • Le rapport souligne que les placements à long terme non garantis, comme le PE, présentent des rendements nettement supérieurs sur le long terme, avec un risque modéré s’ils sont bien structurés.
  • Le PE est aujourd’hui réservé à une minorité d’épargnants fortunés ou bien conseillés. Les classes moyennes y ont peu accès, faute d’information, de conseil et de produits adaptés.

🔹Dans le détail :

Les rendements estimés et caractéristiques

  • Le PE offre des rendements attendus très élevés : en 2023, le rendement moyen annualisé atteignait 13,3 % nets sur 10 ans, supérieur à celui du CAC 40 ou de l’immobilier.
  • Ces investissements nécessitent généralement :
    • Une durée de blocage de 7 à 10 ans
    • Un montant minimum élevé (« ticket d’entrée »), bien que des fonds comme Bpifrance Entreprises 3 abaissent ce seuil à 500 €, rendant l’accès plus démocratique
    • Une diversification du portefeuille pour atténuer le risque
  • Actions mondiales : 5 % par an sur 123 ans (réel net d’inflation)
  • Obligations : 1,7 %
  • Bons du Trésor : 0,4 %

Les freins identifiés

  • Une méconnaissance technique du fonctionnement des fonds
  • Un accès limité aux classes moyennes et modestes, à cause du ticket d’entrée, du manque de conseil ou de produits adaptés
  • Une illiquidité des fonds, posant problème (notamment en assurance-vie)

➡️ Recommandations

🔹Sur le PE (reco n° 14)

Pour ouvrir le PE au plus grand nombre, les rapporteurs proposent :

  • Former les intermédiaires financiers (banques, assureurs, CGP) à ces produits
  • Intégrer les fonds de PE dans les assurances-vie en unités de compte
  • Poursuivre la démocratisation via des produits accessibles dès quelques centaines d’euros

🔹Globalement sur l’Investissement long terme

Les rapporteurs formulent plusieurs propositions concrètes :

  • Créer des véhicules accessibles de capital-investissement pour les épargnants modestes
  • Réduire les frais sur les supports long terme (notamment assurance-vie en unités de compte ou fonds à horizon) à développement de la gestion pilotée par horizon dans les plans d’épargne retraite (PER), qui réduit le risque avec le temps.
  • Encourager la gestion passive et l’investissement indiciel (ETF), moins coûteux et souvent plus performants que les fonds gérés activement
  • Proposer un fonds public indiciel géré par la Caisse des dépôts (reco n° 15)
  • Favoriser l’investissement dans l’économie réelle (PME, entreprises locales, projets à impact) plutôt que dans des produits complexes ou spéculatifs

Actualité européenne 🇪🇺

Communication de la Commission européenne sur le marché unique

Le document « The Single Market: our European home market in an uncertain world » expose lastratégie de la Commission pour renforcer le marché unique européen face à un contexte géopolitique incertain. Il rappelle que le marché unique est un moteur de prospérité, de compétitivité et de résilience, et propose un plan d’action fondé sur plusieurs piliers : suppression des barrières majeures identifiées comme les « Terrible Ten », renforcement de l’intégration des services, soutien accru aux PME et entreprises innovantes, accélération de la digitalisation des procédures, simplification réglementaire, et amélioration de l’application des règles existantes.

➕ Plus d’information

La Commission propose des mesures de simplification pour les entreprises de l’UE et l’introduction d’une nouvelle catégorie d’entreprises

La Commission a publié un quatrième train de mesures omnibus de simplification qui vise à réduire les coûts administratifs annuels des entreprises et en particulier l’introduction d’une nouvelle catégorie d’entreprises, les petites entreprises à moyenne capitalisation (PME), c’est-à-dire les entreprises de moins de 750 salariés; et jusqu’à 150 millions d’euros de chiffre d’affaires ou 129 millions d’euros d’actifs totaux.

Ces petites entreprises de taille intermédiaire – près de 38 000 entreprises dans l’UE – auront accès à certains avantages existants pour les PME, tels que des dérogations spécifiques au titre du règlement général sur la protection des données (RGPD) ou des règles simplifiées, telles que des règles de prospectus rendant la cotation des PME sur le marché boursier plus simple et moins coûteuse.

Pour plus de détails :

ESMA a lancé un appel à contributions sur le parcours client dans le cadre de la directive MIF2

Dans le cadre de ses travaux de simplification des mesures et de réduction des charges, ESMA a lancé un appel à contributions sur le parcours client dans le cadre de MIF2 afin de mieux comprendre comment les investisseurs de détail utilisent les services d’investissement et si des obstacles réglementaires ou non réglementaires peuvent décourager la participation aux marchés de capitaux.

L’appel à manifestation d’intérêt explore :

  • les principales tendances du marché de détail, telles que l’attrait des produits spéculatifs pour les jeunes investisseurs et l’influence des médias sociaux sur les décisions d’investissement ;
  • l’application pratique des exigences de la directive MIF2 dans des domaines tels que les informations réglementaires, l’évaluation de l’adéquation et du caractère approprié ; et
  • des domaines supplémentaires tels que l’expérience des investisseurs dans le cadre du crowdfunding européen et des réflexions plus larges sur la manière de trouver le bon équilibre entre la protection des investisseurs et la prise de risque informée.

Cette consultation est ouverte jusqu’au 21 juillet 2025. Sur la base des réponses qu’elle aura reçues, ESMA, en collaboration avec les autorités nationales compétentes, examinera si des ajustements règlementaires ou des clarifications sont nécessaires pour renforcer la protection des investisseurs de détail et leur participation sur les marchés de capitaux.

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Proposition de label européen de l’épargne à long terme

Le European Competitiveness Lab a préparé un avant-projet de proposition pour un label européen de l’épargne à long terme en amont d’un réunion ministérielle prévue le 5 juin à Paris.

Dans les grandes lignes, ce projet met l’accent sur le rôle de l’industrie dans la gestion du label, en laissant aux superviseurs un mandat de supervision a posteriori. À ce stade, il se caractérise par :

  • Un ensemble central d’exigences au niveau de l’UE – axé sur les actifs éligibles, une durée minimale de détention et une allocation minimale aux actifs européens.
  • Une marge de manœuvre nationale – les autres paramètres restent à définir au niveau national.
  • Un appel non contraignant aux États membres à offrir « l’un des régimes fiscaux les plus attractifs ».

Le début de la mise en œuvre nationale de ce label est envisagé dès septembre 2025. En France, ce label pourrait s’appliquer notamment au PER.

Réflexions sur un 28e régime

Discussion paper de la Commission européenne

En vue de simplifier certains aspects du droit des sociétés, de l’insolvabilité, du droit du travail et du droit fiscal, et de soutenir les entreprises innovantes dans le processus de mise à l’échelle, la Commission devrait proposer une proposition législative  sur un 28e régime au premier trimestre 2026.  

Dans ce contexte, elle a partagé un discussion paper exposant ses premières réflexions concernant un 28e régime avec les membres du High-Level Forum on Justice for Growth, en amont d’une réunion technique prévue cette semaine.

Les principales questions soulevées dans le document de la Commission sont les suivantes :

  • Le champ d’application du 28e régime – c’est-à-dire soit ciblé sur les entreprises innovantes/start-ups, soit applicable à toutes les entreprises d’un type spécifique (par exemple, les sociétés privées à responsabilité limitée).  
  • Les obstacles rencontrés par les jeunes entreprises dans le marché unique et solutions possibles au niveau de l’UE
  • Les outils et procédures numériques pour faciliter la création en ligne d’une société dans le cadre du 28e régime
  • L’approche législative privilégiée – par le biais d’une « véritable » proposition de droit européen des sociétés, d’une nouvelle forme juridique nationale pour les sociétés ayant une dénomination commune et des exigences juridiques harmonisées au niveau de l’UE, ou d’une coopération renforcée entre un sous-ensemble d’États membres.

Une consultation de la Commission sur ce sujet est attendue fin mai.

Discussions au sein de la Commission JURI du Parlement européen

De son côté, la Commission JURI du Parlement européen envisage de lancer une procédure d’initiative sur le 28e régime.

Dans ce cadre, le député européen René Repasi a lancé un appel à contribution à l’attention des experts, entreprises, chercheurs et autorités locales. Les contributions des participants de marché peuvent être adressées à rene.repasi@europarl.europa.eu avant le 13 juin. Ce rapport d’initiative devrait être finalisé d’ici la fin de l’année.

Union de l’épargne et de l’Investissement (SIU)

Les députés européens des Commissions ECON (https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/ECON-AM-773152_EN.pdf et https://www.europarl.europa.eu/doceo/document/ECON-AM-773128_EN.html) et BUDG (PA_NonLeg et AM_Com_NonLegOpinion) du Parlement ont déposé des amendements au projet de rapport d’initiative du Parlement sur l’Union de l’épargne et de l’investissement porté par la rapporteure Aurore Lalucq (PR_INI).

Bien que ce rapport ne soit pas contraignant, les amendements déposés offrent un aperçu des députés européens concernés, des priorités politiques et des positions émergentes des groupes politiques – en particulier en ce qui concerne les futures initiatives législatives et non législatives dans des domaines tels que les retraites, les comptes d’épargne, la supervision, les infrastructures de marché et la titrisation.

L’adoption de ce rapport en séance plénière du Parlement est prévue début septembre.

Stratégie pour l’investissement de détail (RIS)

Suite à la première réunion en trilogue qui a eu lieu le 18 mars dernier, la Commission européenne, la France et la République tchèque, ainsi que les Pays-Bas ont préparé des non-papers visant à simplifier les propositions législatives en cours de discussion sur l’investissement de détail.

En particulier, le non paper de la Commission propose :

  • Une approche différenciée de la notion de « rapport qualité/prix » (Value for Money – VFM) pour la gestion d’actifs et le secteur de l’assurance : les fonds d’investissement et produits structurés devraient désormais être comparés à leurs pairs (fabricants et distributeurs).
  • Le regroupement des différents tests en un test intégré unique – couvrant à la fois l’évaluation de l’adéquation et le test de l’intérêt supérieur du client.
  • La possible suppression du test sur les inducements proposé par le Conseil.
  • Une harmonisation des exigences d’information entre les directives IDD (distribution d’assurances) et MiFID (marchés d’instruments financiers) à l’échelle de l’UE.
  • Une simplification de la catégorisation des investisseurs professionnels – en abaissant les seuils et en introduisant des exemptions ponctuelles.
  • Une simplification du DIC PRIIPs – en supprimant la section sur la durabilité et en rationalisant davantage le contenu.

Le prochain trilogue réunissant Conseil, Commission et Parlement est prévu le 3 juin. Au-delà des sujets abordés dans le non-paper de la Commission, l’éducation financière, les plateformes de collaboration entre l’ESMA et l’EIOPA, les propositions relatives aux frais indus dans le cadre des directives UCITS/AIFMD, la clause de révision du Parlement européen concernant les fournisseurs de données, ainsi que l’application globale de la stratégie pour l’investissement de détail seront également discutées par les trois institutions.

Version actualisée du Q&A d’ESMA sur le DIC PRIIPs

ESMA a publié une version actualisée de son Q&A sur le DIC PRIIPs incluant notamment des actualisations concernant :

  • la détermination de la classe de MRM (question 9, page 29),
  • les scénarios de performance (questions 24, 25 et 26, pages 45-46),
  • le calcul des indicateurs synthétiques des coûts (question 6, page 79).

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Sujets compliance ✅

ROI Dora – Délais dans le cadre de la correction

Nous avons interrogé les services de l’AMF concernant la prise en compte des éventuels retours après cette échéance. Les services de l’AMF nous ont indiqué que les SGP auront la possibilité de corriger leurs fichiers jusqu’au 30 mai. Une communication officielle de leur part vous sera adressée prochainement à ce sujet. Pour rappel, cette date correspond à la fermeture de la plateforme de l’EBA. Aucun délai supplémentaire ne sera accordé au-delà de cette échéance.

Retrouvez ici nos actualités des semaines précédentes :

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