- Responsabilité sociale / gouvernance
Parité dans le capital-investissement : recrutements, mobilités, une industrie dynamique qui s’engage pour plus de femmes “investisseuses”
16 juin 2023
16 juin 2023
Pour mesurer les progrès réalisés en matière de parité chez les acteurs du capital-investissement et dans les entreprises qu’ils accompagnent, France Invest (Association des Investisseurs pour la Croissance) a créé, en partenariat avec Deloitte, un baromètre annuel. La 13ème édition, qui porte sur les données 2022, a été publiée ce jour.
Claire Chabrier, présidente de France Invest, commente :
« La féminisation globale progresse dans les sociétés de gestion et dans les équipes d’investissement en particulier mais bien lentement. Recruter des femmes, les fidéliser et les promouvoir demande bien sûr du temps, mais il reste encore beaucoup d’efforts à fournir pour atteindre les objectifs que la profession a fixés. Au-delà des réglementations qui évoluent rapidement, nous sommes convaincus que, pour conserver l’attractivité et la performance de notre industrie, nous devons être plus divers et inclusifs. Chez France Invest, nous restons pleinement mobilisés pour faire progresser notre industrie sur cette voie. »
Frédérique Lévêque-Chenevoy associée chez Deloitte responsable de l’étude, commente :
« L’étude 2023 met en exergue des politiques de parité toujours plus volontaristes, et pourtant les indicateurs de féminisation évoluent doucement dans les sociétés de gestion. Signal favorable néanmoins cette année : les femmes représentent désormais 38 % des recrutements effectués au sein des équipes d’investissement contre 35 % en 2021, une tendance qui est portée par les profils les plus expérimentés et qui contribue à la convergence entre les grades. Dans les sociétés en portefeuille, la féminisation des instances exécutives reste encore timide, la loi Rixain de décembre 2021 ne portant pas encore ses fruits. »
Ce sont 221 sociétés de gestion qui ont répondu à l’étude ; elles représentent 86 % des investissements réalisés en 2022.
La part globale des femmes dans les sociétés de gestion reste stable depuis 2011 (41 % en 2022), et progresse légèrement dans les équipes d’investissement à 28 % en 2022 (+1 pt vs 2021). La plus belle progression concerne les membres des comités d’investissement : la proportion de femmes s’y élève à 22 % contre 19 % en 2021.
La part des femmes à des postes plus seniors au sein des équipes d’investissement est en légère hausse également : 25 % aux postes de directrices de participations, 18 % aux postes d’associées et 23 % membres du directoire ou du comité exécutif (+1 pt vs 2021 pour l’ensemble de ces postes).
Enfin, la part des femmes aux postes d’analystes et chargées d’affaires s’établit à 39 %, un niveau élevé mais stable depuis 3 ans.
Rappelons que l’objectif de la profession est d’atteindre, d’ici 2030, 40 % de femmes dans les équipes d’investissement et 25 % dans les comités d’investissement.
Notre industrie poursuit son rythme intense de recrutement avec 557 recrutements en 2022 (transferts entre sociétés de gestion inclus) qui ont été comptabilisés, en légère baisse par rapport à 2021 (593) mais en nette hausse par rapport à 2020 (215). La part des femmes dans les recrutements continue de croître à un rythme élevé à 38 % (vs 35 % en 2021 et 24 % en 2016). Surtout, l’enquête montre que la part des recrutements à des postes seniors est très dynamique : +5 pt pour les directrices de participations, +12 pt pour les associées et +7 pt pour les membres d’instances dirigeantes (directoire ou comité exécutif).
La formation initiale des recrues au sein des équipes d’investissement est très similaire entre femmes et hommes : les écoles de commerce sont la première source de recrutements (65 % des femmes recrutées et 58 % des hommes en 2022).
Par ailleurs, les recrues sont issues d’horizons également assez similaires : autres sociétés de gestion, banques d’affaires, stages/sorties d’école autres. Il est à noter que la part des femmes provenant d’autres sociétés de gestion est inférieure à celle des hommes alors qu’elles sont en proportion plus importante à provenir de Transaction Advisory Services. C’est le signe d’une ouverture à d’autres horizons pour favoriser la parité dans les équipes d’investissement.
En outre, 83 % des répondants disent privilégier le recrutement d’une femme à niveau de compétences et qualités égales vs 82 % en 2021, et seulement 73 % en 2019.
Du côté des participations, les entreprises financées et accompagnées par les sociétés gestion, les évolutions commencent à se percevoir.
Le progrès est notable dans les instances de direction : 55 % (vs 47 % en 2021) de ces instances comptent au moins une femme. Et, intéressant aussi, pour la fonction de président : on compte 13 % de femmes présidentes en 2022 vs 11 % en 2021.
Par ailleurs, 41 % des répondants poussent activement de conduire les sociétés en portefeuille (+500 salariés) à avoir à minima 30 % de femmes au sein de leur instance exécutives d’ici 2030.
Pour mémoire, la Charte France Invest ambitionne plus de 30 % de femmes aux Comex des entreprises accompagnées, de plus de 500 salariés, en 2030.
Du côté des investisseurs institutionnels (LPs), les exigences s’intensifient : 70 % d’entre eux déclarent tenir compte du critère de parité dans les équipes de gestion lors des due diligences vs 61 % en 2021. En revanche, seulement 8 % des LPs proposent des objectifs chiffrés et datés.
Parmi les répondants, 85 % ont un objectif de parité pour leurs équipes. Surtout, une part accrue travaille sur un objectif chiffré et mesurable : 38 % (vs 36 % en 2021).
L’étude sur la parité dans le capital-investissement est réalisée par France Invest en partenariat avec Deloitte.