Interview de Maud Bodin, Associée chez Aplitec et Patrick Mouterde, Managing director chez Solynvest

Maud Bodin est Associée chez APLITEC.

Expert-comptable et Commissaire aux comptes, certifiée en évaluation d’entreprise (CCEF), Maud intervient dans des opérations de fusions-acquisitions, d’audit des comptes sociaux et consolidés et d’évaluation des entreprises.

Patrick Mouterde est Managing director chez SOLYNVEST.

Ancien CFO chez PAI Partners, Patrick est aujourd’hui le dirigeant de Solynvest et représentant pour France Invest auprès de l’IPEV.

Le secteur du capital-investissement est en constante évolution. À mesure que le marché évolue, les pratiques d’évaluation des actions s’ajustent et s’améliorent afin de mieux mesurer et communiquer la juste valeur aux investisseurs. Quel regard portez-vous sur la réforme des guidelines IPEV intervenue fin 2022 ?

La « réforme » des guidelines IPEV de décembre 2022 découle d’un processus régulier mis en place par l’IPEV pour ajuster son guide aux attentes et aux besoins des acteurs du monde du private equity. Ainsi, tous les trois ou quatre ans, le board de l’IPEV intègre dans son guide de valorisation les questions qui ont été soulevées depuis l’édition précédente (en l’occurrence 2018).

L’apport principal de l’édition 2022 concerne la façon d’appréhender la juste valeur dans des contextes de marchés chahutés et disloqués comme ceux que nous avons connus en mars et avril 2020, en particulier avec la covid.

L’édition 2022 des guidelines IPEV apporte des clarifications sur des sujets tels que la dislocation du marché, les informations connues et connaissables, ainsi que la prise en compte des critères ESG au cœur de la stratégie d’investissement et l’évaluation des actifs. Quels impacts ont ces changements sur les valorisations actuelles et à venir ?

Cette nouvelle édition n’apporte pas de changement de méthode proprement dit. En théorie elle ne devrait donc pas bouleverser les valorisations. Mais elle apporte des clarifications qui devraient avoir un impact : une recherche plus stricte et plus systématique de la juste valeur, en utilisant notamment les informations connues ou connaissables à la date d’arrêté de l’évaluation (et non de sa réalisation ou publication).

Elle insiste en outre sur le fait que la valorisation issue d’une transaction récente n’est pas une méthode de valorisation en soit et qu’on doit rechercher la juste valeur à chaque arrêté comptable, quel que soit l’environnement macro-économique. C’est la pratique des sociétés de gestion qui devrait être significativement impactée.

Vous animez une matinée d’actualité le 26 mai prochain. Quelles sont les enjeux et les ambitions de cette formation ?

La formation poursuit plusieurs objectifs :

  • Parcourir l’intégralité des changements apportés au guide de valorisation en le commentant de sorte à en apprécier tous les impacts de ce nouveau guide ;
  • Développer spécifiquement l’impact des normes ESG sur la valorisation et donner un panorama des évolutions normatives actuelles et à venir, aux plans national, européen et international ;
  • Passer en revue les techniques de calibrage qui sont souvent mal connues ;
  • Pratiquer sur la base de cas réels la valorisation de titres de sociétés dans des structures capitalistiques complexes de sorte à couvrir un large spectre de questions auxquelles sont confrontées les équipes d’investissement et les directions financières responsables des valorisations.

Pour aller plus loin, inscrivez-vous à la matinée d’actualité du 26 mai prochain. Toutes les informations sont ici.