Communiqués et études
14 septembre 2022
La croissance externe à l’échelle des PME : sous les radars, un marché dynamique et des dirigeants ambitieux
Paris, le 14 septembre 2022 – Bpifrance Le Lab, en partenariat avec France Invest, a mené une étude auprès de 668 dirigeants de PME. Elle révèle que 65 % d’entre eux estiment que l’acquisition d’autres sociétés est indispensable dans la vie d’une PME en développement. Le dynamisme des acquisitions opérées par les PME ne devrait pas se démentir dans les prochaines années, bénéficiant d’une forte demande tant d’un point de vue des acheteurs que des vendeurs.
Dans la continuité d’une première étude publiée en 2015 sur les stratégies de croissance externe « transformantes »¹, Bpifrance Le Lab interroge au travers d’une nouvelle enquête statistique, enrichie de témoignages, le rapport des dirigeants de PME à la croissance externe comme levier de développement. L’enquête révèle la surprenante popularité du rachat d’entreprise auprès des PME, malgré le coût et la complexité de ces opérations stratégiques. Ainsi, 81 % des dirigeants ont déjà envisagé de racheter une entreprise au cours des cinq dernières années mais seuls 34 % y sont effectivement parvenus. L’écart entre les intentions affichées et les réalisations concrètes laissent entrevoir une multitude d’obstacles à surmonter pour ces dirigeants ambitieux, mais aux moyens limités.
« Les dirigeants de PME voient grand et nous nous en réjouissons. C’est au cœur de la mission de Bpifrance : permettre aux entrepreneurs d’oser grandir. Ils rachètent des entreprises pour accélérer leur croissance, conquérir de nouveaux marchés, innover… Malgré la taille de leur entreprise et leurs moyens limités, ils savent surmonter les obstacles et tirer le meilleur de ces opérations. » déclare Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance.
Le manque de temps, de compétences en interne et de moyens constituent les premiers freins à la croissance externe des PME.
Après avoir esquissé la méthodologie d’acquisition des dirigeants de PME, l’étude se penche sur les 47 % de dirigeants qui ont déjà envisagé un projet de rachat, sans pour autant parvenir à le concrétiser. Selon les cas de figure, différents obstacles se dressent sur la route de ces chefs d’entreprise.
21 % ont lancé un processus d’acquisition mais ont dû s’interrompre en cours de route. Les négociations et la phase de due diligence, les plus sensibles par essence, concentrent le plus gros taux d’abandon. 26 % n’ont jamais entamé de démarches concrètes malgré leurs projets. Ces derniers sont essentiellement freinés par le manque de temps, de compétences en interne ainsi que par leurs moyens limités.
« Les rachats d’entreprises sont associés dans l’imaginaire collectif aux grands groupes et aux opérations de plusieurs milliards. Nous voyons ici qu’existe également des acquisitions de petites entreprises, moins médiatiques, mais importantes et sans doute moins sensibles aux cycles économiques, comme on peut le voir dans les intentions de rachat d’entreprise à 5 ans » constate Elise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab.
Les fonds d’investissement sont un tremplin pour la croissance externe des PME : 40 % des acquéreurs accompagnés d’un fonds d’investissement estiment que les résultats de leur acquisition d’entreprise sont supérieurs aux objectifs.
En effet, les fonds d’investissement se révèlent être de précieux partenaires, capables d’accélérer le développement des projets de croissance externe. Les dirigeants de PME ayant un fonds à leur capital présentent un taux de satisfaction bien plus important que les autres : 40 % des acquéreurs accompagnés d’un fonds d’investissement estiment que les résultats de leur acquisition d’entreprise sont supérieurs aux objectifs, contre 17 % des dirigeants non accompagnés de fonds. Ils mènent des opérations de plus grande envergure : 71 % d’entre eux ont achevé une acquisition de plus d’un million d’euros, contre 40 % pour les dirigeants non accompagnés d’un fonds.
Pourtant, parmi les 668 dirigeants interrogés, seulement 12 % déclarent avoir ouvert le capital de leur entreprise à un fonds.
« Cette étude qui laisse la parole aux entrepreneurs est riche d’enseignements. Nous pouvons nous réjouir des ambitions et des succès rencontrés par des entrepreneurs ayant ouvert leur capital à un fonds d’investissement. Les acteurs du capital-investissement apportent bien plus que des capitaux à leurs participations : ils les accompagnent de manière opérationnelle et sont de puissants leviers de croissance, notamment dans le cadre d’acquisitions. » conclue Claire Chabrier, Présidente de France Invest.
Les transactions entre PME devraient connaître un essor dans les prochaines années.
Si ce marché, dit « small-cap », fait déjà preuve d’un certain dynamisme, les velléités des dirigeants de PME laissent augurer une activité encore plus intense dans un futur proche. 72 % des dirigeants ont l’intention de racheter une entreprise, alors que 47 % affirment vouloir vendre leur entreprise en échange d’un prix conforme au marché dans les cinq prochaines années. A la rencontre de ces deux tendances vendeuse et acheteuse, les opportunités de marché devraient donc se multiplier, au bénéfice des organisations les plus agiles et audacieuses.
Méthodologie de l’étude :
- Une enquête statistique menée auprès de 668 dirigeants de PME et ETI ;
- 25 interviews de chefs d’entreprise et d’experts (directrice de fonds d’investissement, avocate, banquiers d’affaires, consultants…) ;
- Enquête réalisée du 14/04/2022 au 20/05/2022